Le documentaire The Letter : Un message pour notre Terre met en lumière la vision du pape François sur la sauvegarde de la Maison commune. Découvrez pourquoi l’écologie intégrale proposée dans Laudato Si’ est plus urgente que jamais.

Le documentaire The Letter nous aide à mieux comprendre la portée de l’encyclique Laudato Si’, à travers les témoignages de personnes ordinaires, du pape François et de Lorna Gold. Un voyage à travers différentes régions du monde – l’Inde, l’Amazonie, le Sénégal, Hawaï, jusqu’à Assise – pour réfléchir au thème de l’écologie intégrale.

Le message du papa François contre l’indifférence

« Cette habitude est une maladie grave », déclare le pape François au début du documentaire The Letter : A Message for Our Earth, réalisé par le Mouvement Laudato Si’ en collaboration avec le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral.

Il fait référence à l’habitude que nous prenons face à l’injustice, à la destruction des ressources et de l’équilibre naturel — si essentiel — entre la nature et les êtres humains. Cette accoutumance à l’inégalité, à l’absence de soin envers la Terre et envers nous-mêmes, à la perte de beauté, de liberté, de vérité et d’humanité. « Les pleurs de la Terre sont les mêmes que ceux des pauvres, et ils ne peuvent plus continuer », affirme François dans le documentaire The Letter.

Le pape François s’est opposé à cette accoutumance, à cette maladie insidieuse contre laquelle agit également le documentaire The Letter, construit autour de la précieuse encyclique du Pontife, Laudato Si’ (2015), consacrée à la sauvegarde de la Maison commune, c’est-à-dire de notre planète et de toutes les formes de vie qui l’habitent.

Réalisé par le cinéaste Nicolas Brown et disponible gratuitement sur YouTube, The Letter demeure, trois ans après sa sortie – le 4 octobre 2022, jour de la fête de saint François – un outil précieux pour nous orienter dans le présent et dans l’avenir. Il reste une clé essentielle pour observer les problèmes de notre époque et les affronter de manière efficace.

Les histoires des protagonistes : quatre voix pour la Terre

Le récit s’ouvre sur l’arrivée d’une lettre adressée à cinq personnes vivant dans différentes régions du monde. Des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, qui symbolisent quatre identités essentielles à l’équilibre environnemental au cœur du concept d’écologie intégrale. Ce sont « quatre des différentes voix auxquelles le pape François fait explicitement référence dans Laudato Si’ », entend-on dans le documentaire The Letter.

Voici un extrait de la lettre reçue : « Nous vous remercions du fond du cœur pour tout ce que vous avez déjà accompli. Dans Laudato Si’, le pape François souhaite ouvrir un nouveau dialogue sur la manière dont nous façonnons l’avenir de la planète ».

Ces personnes, toutes engagées dans la lutte contre la crise climatique (et donc sociale) qui frappe la Terre, sont Rouna Kaudé, réfugié climatique originaire du Sénégal, représentant la voix des pauvres et des marginalisés. Il évoque ceux qui sont contraints de fuir leur terre faute d’avenir. Vient ensuite Ridhima Pandey, adolescente indienne de treize ans à peine, déjà militante pour les nouvelles générations — ces jeunes qui riment avec avenir. Le troisième destinataire de la lettre est Dada Odair, chef autochtone de l’Amazonie, plus précisément de la région de Maró. Dada représente toutes les communautés indigènes et devient la voix d’autres peuples semblables au sien. Enfin, Robin Martin et Greg Asner, deux scientifiques originaires des îles Hawaii, incarnent la nature entendue comme flore et faune sauvages, dépourvues de voix — qu’ils s’efforcent de faire entendre.

Tous les cinq, après avoir reçu la lettre et montré les signes de la crise climatique dans leur région, entreprennent un voyage vers le Vatican, à Rome, où ils rencontrent le pape François, puis vers Assise, en Ombrie, le lieu de naissance et de vie de saint François, « l’homme de la pauvreté, de la paix, l’homme qui aime et protège la Création », comme le dit Bergoglio dans The Letter.

Là, ensemble, ils réfléchissent à l’expérience vécue avec le Saint-Père, se sentant plus unis — frères dans la même barque — et donc plus forts, moins seuls, dans ce juste combat.

Lorna Gold et le message universel de The Letter : tout est lié

À Assise, dans la forêt attenante à l’Ermitage des Carceri — où saint François priait et méditait — se trouve à leurs côtés Lorna Gold, déjà présente lors de leur rencontre avec le Saint-Père au Vatican.

Militante depuis de nombreuses années pour les questions environnementales et les injustices sociales, Lorna Gold est aujourd’hui directrice exécutive du Mouvement Laudato Si’ (lisez l’enterview que on lui a faite sur United World Project). Elle accompagne The Letter du début à la fin, en y exprimant des réflexions d’une grande portée :

« Laudato Si’ est une lettre que le pape François a écrite pour toi », explique Lorna au début du documentaire. « Les gens sont surpris et disent : “Ce n’est pas à moi qu’elle s’adresse.” Mais moi, je réponds : si, elle t’est adressée. Il l’a écrite à chaque personne vivant sur notre planète, pour partager ses préoccupations face à l’état du monde. »

Dans un autre passage de The Letter — qui aborde également avec force le thème tragique des migrations — Lorna Gold évoque la démarche entreprise par le pape pour unir les « différentes périphéries dans un dialogue » où science et foi peuvent collaborer. Une idée qu’il expose lui-même dans Laudato Si’, première encyclique papale consacrée à l’environnement, et qu’il réaffirme dans plusieurs séquences du documentaire.

Après avoir rappelé que civilisation et libération de l’esclavage ne constituent pas une équation, puisque « le progrès que nous poursuivons, la suprématie de l’économie, crée de nombreux et nombreux esclaves », Bergoglio souligne que la théologie de Laudato Si’ est en dialogue avec la science : « Dieu nous a donné la capacité d’investigation, la capacité intellectuelle de chercher la vérité ».

Un appel à l’espérance et à la responsabilité partagée

Agir ensemble — c’est ce que The Letter nous rappelle encore aujourd’hui, trois ans après sa sortie et après la disparition du pape François, survenue le 21 avril dernier — est plus simple et plus efficace. « Je ne me bats plus seul », déclare le représentant des communautés indigènes, parmi les arbres d’Assise, après avoir ressenti la chaleur et l’écoute du Pontife, ainsi que de ses frères qui poursuivent les mêmes objectifs et les mêmes valeurs. Le film souligne l’importance de porter en nous la douleur de l’autre pour la rendre plus supportable et la transformer ensemble. D’ailleurs, le pape François lui-même rappelle, à la fin de The Letter, que « nul homme n’est une île ».

C’est aussi le message de Laudato Si’, qui nous enseigne que tout est lié — et que, pour le dire plus simplement encore, rien ni personne n’est une île sur cette planète. Tout est en relation, tout fait partie d’un tout, à commencer par cet environnement que la plupart des religions, comme le rappelle un témoignage dans The Letter, considèrent essentiel de protéger.