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Un projet pour sauver la mer

 
7 juin 2022   |   , ,
 
Image by Quang Nguyen vinh from Pixabay
Par Maria Chiara De Lorenzo e Patrizia Mazzola

Le 8 juin est la Journée Mondiale des Océans : c’est une occasion pour célébrer notre planète bleue et apprendre à prendre soin d’elle ensemble. Nous vous proposons cet article, qui recueille le témoignage de Piero de Santis, de Porto Sant’Elpidio (Italie), au bord de la Mer Adriatique, en pleine Méditerranée. Une bonne pratique et une expérience que nous partageons afin qu’elles puissent inspirer tous les autres pays baignés par la mer ou l’océan.

L’année dernière (2020-2021), lorsque le gouvernement nous a imposé la fermeture de notre magasin pendant la période du confinement, j’ai passé beaucoup de temps avec mon frère Giuliano, le président d’Assoittica, une association qui réunit les commerçants de poisson de Civitanova Marche, le siège du plus grand marché aux poissons de la région. Toutes les semaines, les presque 90 membres de l’association achètent du poisson de l’Adriatique à quelque 37 bateaux de pêche locaux.

Depuis quelques temps, Giuliano était découragé à cause de soucis liés à son activité professionnelle, et il avait l’intention de démissionner de ses fonctions de président. Nous en avons longuement discuté, et nous avons compris que ce travail, le travail de pêcheur, est important, et que nous ne pouvions pas négliger la chance que nous avions de contribuer à ce que notre mer puisse recevoir toujours plus d’attention, ainsi que les soins nécessaires à une vraie restauration environnementale. L’énorme quantité de plastique dans la mer, la question de la consommation de poisson à km 0, car 80% du poisson consommé en Italie vient de l’étranger, le problème de la légalité dans les marchés aux poissons… c’étaient toutes des problématiques qui nous regardaient de près.

Avec nos amis d’Agorà, une association de Macerata qui s’occupe de droits civils, de citoyenneté active et de formation à la politique, nous avons donc conçu un projet qu’on a appelé « Mare pulito » (« Mer propre »), axé sur trois piliers : la propreté de la mer, la consommation de poisson et la légalité.

Une loi de l’Etat, promulguée l’année dernière, autorise et promeut la création de comités citoyens de co-programmation. Nous avons organisé la première rencontre au marché aux poissons de Civitanova Marche, avec la Ville, le WWF, Legambiente, Adiconsum, des représentants de la petite et de la grande pêche et les paroisses, et nous y avons abordé le premier thème, la propreté de la mer.

Le 11 mai 2022 a été une journée historique pour la mer, car la loi dite « Salvamare » (« Sauve-mer ») a été définitivement adoptée par le Sénat. Concrètement, les pêcheurs seront autorisés à ramener à terre le plastique récupéré dans les filets de pêche, qui était jusque-là jeté à la mer car le mouvement illégal de déchets constituait un délit.

Après cette rencontre initiale, nous avons constitué le premier comité de travail en la présence de la Capitainerie du port, du Cosmari Mc, l’organisme qui s’occupe du recyclage dans la province de Macerata, et des représentants de la petite et de la grande pêche.

Nous allons poursuivre avec d’autres projets pour lesquels nous demanderons des financements à la Ville, à la Région ou à l’Etat. Nous sommes convaincus que notre tâche est de mettre en réseau les personnes et les associations afin d’avoir un impact plus important sur l’environnement et la santé des gens. De plus, nous sommes désormais en contact avec une coopérative d’Ascoli Piceno qui gère également le Musée de la Mer à San Benedetto del Tronto et avec des amis de Cesena, et nous comptons arriver jusqu’à Rimini.

Les écoles s’impliquent également, comme le Lycée Scientifique de Civitanova, qui a une section dédiée à l’environnement maritime, ainsi que l’Ecole Polytechnique des Marche.

Nous travaillons afin que, dans nos écoles primaires, les cantines servent du poisson frais de l’Adriatique aux élèves au moins une fois par semaine. L’implication des paroisses a été une étape importante, notamment pour la présence des jeunes.

Piero De Santis, Porto Sant’Elpidio

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