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Le navire Bel Espoir navigue en Méditerranée avec 200 jeunes pour promouvoir le dialogue et la paix

 
13 juin 2025   |   , ,
 
Foto di Albrecht Fietz da Pixabay
Foto di Albrecht Fietz da Pixabay

La mer, les jeunes, les ports et la navigation. Plus de 240 jours en mer Méditerranée. 30 accostages, 200 jeunes de cultures, de langues et d’ethnies différentes, tous ensemble pour la paix.

Le navire-école Bel Espoir est parti en mars dernier du port de Barcelone. Il sillonne les cinq espaces littoraux de la mer qui unit l’Europe et l’Afrique, pour apporter sa contribution au thème le plus urgent, du présent et de l’être humain de tous les temps: la cessation de toute guerre. Il le fera jusqu’en octobre, accueillant à son bord un total de huit groupes, chacun composé de 25 jeunes de nationalité, culture et religion différentes.

L’importance du dialogue et de la connaissance

En commun, les jeunes du navire Bel Espoir ont le désir d’œuvrer pour un monde meilleur. Ils le font moyennant l’instrument de la connaissance, la valorisant avec le dialogue par lequel chacun offre sa propre expérience de vie. Différentes thématiques sont débattues durant ce précieux voyage, dont font également partie des jeunes, ambassadeurs de la paix de Living Peace et membres du Mouvement des Focolari.

Dialogue des cultures, éducation et société, les femmes de la Méditerranée, religions en dialogue, environnement et développement, défis migratoires, christianisme oriental et occidental, construire la  paix, ce sont les titres des thèmes abordés durant les différentes étapes de ces huit mois sur l’eau.

Le témoignage de Berhta

Parmi les nombreux jeunes embarqués à bord du Bel Espoir, se trouve Berhta El Hajj, une jeune ambassadrice de la paix du Liban, engagée dans le projet MediterraNEW, qui œuvre pour l’éducation des jeunes en Méditerranée, principalement ceux migrants.

À la fin du voyage, Berhta a raconté ce qu’elle a vécu à bord du navire, avec un reportage intitulé Sur le Même Bateau : un Voyage vers la Paix. Nous en rapportons la plupart des passages, insérant à la fin de notre article un lien pour lire la version intégrale de Berhta.

« Il y a quelques semaines, commence-t-elle, j’ai participé au projet MED25, un navire-école pour la paix. Nous étions 20 jeunes venus de toute la Méditerranée. Nord, Sud, Est et Ouest, à bord d’un bateau baptisé « Bel Espoir »… ».

Bel Espoir - Focolare.org
Bel Espoir – Focolare.org

Important et beau, mais non pas facile

« Ce n’était pas seulement un voyage, c’était un parcours dans les vies, les esprits et les culture des autres. Vivre sur un bateau avec autant de personnes différentes était beau, mais pas toujours facile. Chaque jour, nous devions partager les responsabilités : cuisiner, servir les repas, nettoyer, faire la vaisselle. Nous nous sommes relayés par équipes, afin que chacun vive l’entier du rythme de la vie à bord. J’aimerais pouvoir dire qu’à la fin tout était devenu naturel, mais en réalité ce fut plus difficile que prévu. L’on commence à comprendre combien de travail d’équipe il faut, littéralement, pour avancer. Nous étions là pour parler, vraiment pour parler. Il ne s’agissait pas de discussions théoriques. Elles étaient profondément personnelles. Nous partagions nos points de vue et parfois nous nous disputions. Parfois, les discussions s’enflammaient. Il y eut des moments de frustration. Certaines conversations se sont transformées en véritables querelles ».

La valeur de la connaissance sur le Bel Espoir

« Mais la vérité c’est que, sur un bateau, tu ne peux simplement t’en aller. Tu ne peux rentrer chez toi et laisser la nuit porter conseil. Tu vis ensemble, manges ensemble, navigues ensemble. Tu es littéralement dans la même barque! Cela change tout. Cela rend impossible de rester en colère longtemps. Nous devions parler. Nous devions nous écouter les uns les autres, et parfois admettre que nous avions tort. Pour moi, cela fut la partie la plus puissante de cette expérience. J’ai réalisé que la plupart des conflits, entre les gens ou les pays, ne naissent pas de la haine. Ils proviennent d’un manque de connaissance, des stéréotypes, de la désinformation. Tout comme nous avons eu la possibilité de nous connaître sur ce bateau, le monde peut le faire aussi. Si nous fumes capables de surmonter des années d’incompréhension en seulement deux semaines ensemble, imaginez ce qui serait possible si les gens étaient vraiment disposés à s’écouter”.

Les choses en commun sur le Bel Espoir

« Ce qui m’a le plus frappée, c’est que, malgré toutes nos différences, nous avions tellemment en commun. Nous avons beaucoup ri. Nous avons dansé. Nous avons eu le mal de mer ensemble. Nous avons également eu l’occasion de jeûner ensemble, car nous étions dans la période du Carême et du Ramadan. Nous faisions de l’art, lisions, plaisantions, priions en de nombreuses langues en même temps, découvrions des religions telles que le christianisme, l’islam, l’hindouisme, le judaïsme, dormions à ciel ouvert et partagions des moments silencieux et sacrés. À travers tout cela, j’ai réalisé que la paix n’est pas quelque chose de lointain ou d’inaccessible. C’est quelque chose de très humain. C’est chaotique et cela requiert de l’engagement. Mais c’est possible ».

Le plaisir du changement

“Je suis revenu changée. Non parce que je crois que nous avons désormais résolu tous nos problèmes, mais parce que je crois maintenant que la paix n’est pas un rêve, c’est un choix, un choix qui commence vraiment par voir et écouter l’autre. Si 20 inconnus entre eux réussirent à le faire sur un bateau au milieu de la mer, alors il y a aussi de l’espoir pour le reste du monde.”

Elles sont riches de valeur, les paroles de Berhta, elles expriment bien le sens de l’expérience réalisée par le navire Bel Espoir : la goélette trois-mâts, sur les diverses faces de la Méditerranée, devenue un fait marquant suite aux Rencontres de la Méditerranée qui se sont tenues d’abord à Bari (2020), puis à Florence (2022), Marseille (2023) et Tirana (2024). Le long périple du Bel Espoir s’achèvera à Marseille le 26 octobre prochain.

Ici un lien utile pour mieux connaître le projet et lire la version intégrale de Berhta.


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