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Amoureux d’une politique de l’inclusion : les 25 ans du Mouvement Politique pour l’Unité

 
30 avril 2021   |   , ,
 

A quelques jours du début de la Semaine Monde Uni 2021, voici une interview avec Mario Bruno, Président du Centre International du Mouvement Politique pour l’Unité, parmi les promoteurs de la campagne #Daretocare et de cette semaine spéciale, qui, le 2 mai prochain, fêtera les 25 ans depuis sa fondation.

Le calendrier se remplit chaque jour un peu plus, la Semaine Monde Uni approche : actions, évènements et rendez-vous marqueront neuf jours bien intenses. Un anniversaire est au programme aussi : celui du Mouvement Politique pour l’Unité (MppU), né le 2 mai d’il y a 25 ans à Naples. Mario Bruno, président actuel du Centre International du MppU, nous parle d’une initiative très particulière, qui veut célébrer un anniversaire, certes, mais qui va bien au-delà de cela…

 

Le 2 mai, le Mouvement Politique pour l’Unité fête donc ses 25 ans : c’est une date importante, non seulement pour célébrer  un anniversaire, mais aussi, à ce que l’on sait, pour lancer un défi…

« Oui, lancer un défi né de notre réseau dans le monde. Avec la pandémie, mais déjà tout au long de ces 25 ans, nous avons appris que la politique c’est surtout « prendre soin », non seulement de ceux que nous côtoyons, mais de la collectivité : de nos villes, des lieux où nous vivons, mais aussi à une échelle universelle. Nous allons donc lancer un défi pour une meilleure qualité de la politique, et ceci a plusieurs implications, surtout pendant la crise que nous traversons : pensons à la politique économique, sociale, environnementale, sanitaire, et à comment aborder ces thèmes d’une perspective globale, en partant du soin, des personnes plus proches jusqu’au soin de la création.

Tout cela dans un contexte de pandémie où la politique fait surtout face aux inégalités croissantes. Comment soigner ces blessures ? Comment traverser ces conflits, ces inégalités ? Comment faire en sorte que la crise que nous vivons, qui est à la fois sociale, économique et sanitaire, mais aussi politique, puisse trouver dans la politique elle-même le lieu où la qualité s’exprime, la qualité de ceux qui sont appelés à synthétiser les problèmes et à trouver des solutions ? Voici notre tâche.

Donc, concrètement, qu’est-ce qui va se passer le 2 mai ?

« Le 2 mai nous allons adresser un appel à tous les politiciens du monde, un appel pour une politique de qualité, avec pour guide l’horizon de la fraternité, mais aussi en soulignant que la politique qui nous passionne est une politique « douce » : il y a des valeurs qui précèdent, qui accompagnent et qui sont ensuite aussi une conséquence de l’action politique et institutionnelle.

Chiara Lubich disait que la politique a une fonction de « fond », dans le sens où elle doit faire émerger toutes les disciplines humaines : l’économie, la santé, la beauté qui s’exprime dans l’architecture, dans la psychologie, dans toutes les disciplines humaines ; c’est à la politique de les synthétiser, de les gouverner et de les exprimer. Mais, pour ce faire, il faut aborder les disciplines de façon unitaire. A travers le Mouvement Politique pour l’Unité, elles sont mises en lumière et trouvent leur place ».

De ce que j’ai pu comprendre jusque-là, l’un des aspects intéressants de cet appel a été sa gestation, puisqu’il part d’un réseau diffusé dans le monde entier : quelle a été l’importance de ce réseau pour arriver au résultat que nous verrons dimanche ?

« Ce document est le fruit d’une collaboration entre politiciens d’au moins vingt pays du monde, donc en effet le réseau est important car il nous permet, en dialoguant, de comprendre les différentes sensibilités et cultures, et de les harmoniser dans un appel qui doit représenter tous les pays du monde pour être vraiment universel. Certes, chacun appartient à une nation, à un pays, mais notre vision est celle d’une famille humaine commune, et ceci est une autre caractéristique des politiciens du Mouvement Politique pour l’Unité, ce regard de « femmes et hommes-monde ».

Cela nous aide, car les différentes cultures ont une perception différente des valeurs et des droits, mais surtout ça nous aide à considérer, on le voit avec cette pandémie, que chaque action que nous mettons en œuvre au niveau local a une influence à l’autre bout du monde et inversement : les décisions que nous prenons sont toujours à la fois des décisions globales et locales. Vivre concrètement dans les lieux de la politique que sont nos villes et nos quartiers, et en même temps vivre dans le monde en sachant que l’on peut influencer la culture et l’action politique : c’est une réalité fascinante qui nous rend protagonistes d’un monde nouveau. Dans cette dimension-là, la politique fait des choix, écoute les gens, entre en dialogue avec tous, surtout ceux qui sont en difficulté, puis opère une synthèse.

On retrouvera tout ça dans l’appel, qui se concrétise dans la demande d’aborder la question des biens communs universels, en partant du vaccin accessible à tous, de la nécessité de faire face aux maux communs (même le virus en est un) à travers la pratique concrète du bien commun. Le Mouvement Politique pour l’Unité s’exprime dans des actions concrètes et dans une pensée politique nouvelle, et ce réseau mondial nous aide à avoir un regard sur le monde d’aujourd’hui en pensant aussi à demain ».

Le 2 mai est un point d’arrivée mais également un nouveau départ pour que la politique regagne sa centralité : en effet, le monde nous semble uniquement dominé par la finance et l’économie, avec la politique aux marges…

« En prenant soin de tous, nous devons aussi prendre soin des politiciens. L’engagement politique est probablement l’engagement le plus noble, car le gouvernement représente la capacité d’aimer ses concitoyens d’une manière plus forte, plus ample, plus universelle ; quelle dignité est plus haute que celle-ci ? Servir ses concitoyens, trouver le bien commun, faire tout cela ensemble : voilà la dignité de la politique.

Comme je disais, cette politique fait émerger toutes les disciplines qui coopèrent pour le bien commun, chacune de son point de vue, de sa perspective et de ses compétences. Ainsi, l’économie et la finance peuvent elles aussi avoir une fonction d’appui à la communion, pour qu’il y ait une distribution égalitaire des ressources dans le monde, et nous avons fait de nombreuses expériences concrètes dans ce sens. Au contraire, on peut assister à une domination de l’économie et d’autres sciences, qui, dans leur pratique parfois dégénérée, s’imposent dans les décisions qui relèvent de la sphère de la politique ».

Le 2 mai, donc…

« Le 2 mai sera une fête pour nos 25 ans, mais ce ne sera pas une célébration, car nous voyons ce rendez-vous comme un point de départ pour une politique de qualité qui considère les besoins des citoyens, qui regarde le monde avec la pandémie que nous vivons en cherchant des solutions ensemble ; ce sera un moment de partage d’expériences d’un réseau mondial qui se connecte et qui trouve dans l’appel non seulement l’inspiration mais aussi la manière de concrétiser dans la réalité de chaque pays les valeurs qui y sont contenues. Nous retrouverons aussi les racines du Mouvement pour l’unité, dans le récit de ce qui s’est passé il y a 25 ans à Naples ; puis, des actions concrètes d’aujourd’hui nous puiserons la force pour aller de l’avant et pour renforcer ce réseau de politiciens dans le monde, qui sont très nombreux et qui nous poussent à croire que nous sommes sur le chemin que Chiara Lubich nous a indiqué, celui d’un monde, malgré tout, en route vers l’unité. »


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