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Workshop

The Economy of Francesco, la deuxième école d’été internationale

 
4 juillet 2023   |   , ,
 
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Le capital narratif, le capital social et le capital spirituel comme des chemins de fraternité : ce sont les thèmes explorés lors d’une école d’été originale, qui a vu la participation de 80 jeunes du monde entier, à La Verna (Italie), l’un des lieux emblématiques du franciscanisme.

Cinq jours en contact avec Saint François, pratiquement chez lui, cinq jours pour explorer des formes très particulières de capital qui, entendez bien, génèrent du bonheur.

The Economy of Francesco a organisé sa deuxième école d’été internationale, qui a eu lieu du 18 au 23 juin à La Verna, dans la province d’Arezzo (Italie). Une école intitulée Spiritual, social, and narrative capitals: going beyond capitalism (Capital spirituel, social et narratif : aller au-delà du capitalisme). 80 jeunes de 32 pays y ont participé.

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La genèse de ces journées remonte à au moins neuf mois. En effet, le Pape François avait parlé sans détours : il était à Assise ce 24 septembre 2022 où il venait d’écouter les récits et les expériences des jeunes de l’Economie de François et dans un discours prophétique et clairvoyant traçant des lignes directrices pour l’action économique, il avait prononcé ces mots : « L’être humain, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, avant d’être un chercheur de biens, est un chercheur de sens. Nous sommes tous des chercheurs de sens. C’est pourquoi le premier capital de toute société est le capital spirituel, parce que c’est celui qui nous donne les raisons de nous lever tous les jours et d’aller au travail, et il engendre la joie de vivre nécessaire aussi à l’économie ».[1]

Associer la joie de vivre au monde économique, souvent vécu par l’opinion publique comme un monde gris, triste, fait de comptes et de paperasse, est sans doute courageux. Pourtant on sait qu’à l’intérieur des systèmes économiques, derrière les choix financiers des pays, se cachent les nœuds pour le développement de la protection sociale et de la cohabitation pacifique entre les peuples qui peuvent, effectivement, générer le bonheur.

Sur cette base, les jeunes ont travaillé avec des économistes, des chercheurs, des entrepreneurs, des change-makers; ils ont cherché à approfondir les raisons pour lesquelles le capital narratif et le capital spirituel, deux types de capitaux très anciens, deviennent de plus en plus importants pour le bien-être de notre époque. « Lorsque ces capitaux sont disponibles, les personnes sont mieux “équipées” pour faire face aux épreuves de la vie, elles sont plus résilientes et plus aptes à s’épanouir parce qu’elles peuvent s’appuyer sur l’expérience des générations précédentes, se laisser inspirer par les choix de celles-ci et se sentir bien accompagnées », expliquent les organisateurs.

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Il s’agit de capitaux auxquels les chercheurs en sciences sociales ont rarement prêté attention, et qui sont en train de s’épuiser avec la montée de l’individualisme et de la sécularisation de nos sociétés, entraînant des conséquences négatives pour la durabilité de nos systèmes socio-économiques. L’école d’été a exploré ces différents capitaux et leur rôle dans nos sociétés, où le sens de la communauté devient stratégique en raison des relations qu’il permet de cultiver, afin de « sécuriser » ces capitaux.

Les cinq journées ont permis de promouvoir un parcours qui répond aux besoins spécifiques des jeunes qui, engagés dans la recherche économique, ont un regard fortement critique sur le capitalisme, tout en saisissant l’importance de thèmes tels que les injustices, les inégalités, la pauvreté, l’environnement.

Les récits de certains participants en témoignent : Ivanna, ukrainienne, 28 ans, est diplômée en théologie. Après une période d’études en Italie, lorsque la guerre éclate, elle rentre dans son pays pour travailler avec Caritas Ukraine au service des plus nécessiteux, avec le rêve de commencer, après la fin de la guerre, son doctorat en économie civile. Erika, quant à elle, vient de la région nord du Chiapas, dans le sud-est du Mexique. Elle est ingénieure commerciale, elle travaille avec les communautés indigènes et poursuit un master en économie sociale et solidaire. Erika croit en l’Économie de François : une économie juste, équitable et en harmonie avec notre maison commune. Emanuele, diplômé en économie à l’Université Bocconi, était également présent à l’école d’été. Il est assistant chercheur à la Harvard Business School de Boston, où il s’occupe d’économétrie, de flux migratoires et de finance.

Comme tant d’autres jeunes, ils ont la certitude que la réconciliation des différents capitaux ainsi que le pacte entre les générations sont les voies à suivre, non seulement pour le bien-être social, mais aussi pour faire en sorte que la fraternité progresse de plus en plus dans nos sociétés.[1] Cf Pape François, discours aux jeunes de The Economy of Francesco, Assise, 24 septembre 2022 : https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2022/september/documents/20220924-visita-assisi.html

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